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L’île de Pâques menacée par le tourisme !

Par pstuder, le vendredi 27 aout 2009
Catégorie : Actu du site, Ile de Pâques

Durant notre périple, nous avons séjourné chez l’habitant une dizaine de jours sur l’île de Pâques situé dans le Pacifique Sud à 5 000 km des côtes chiliennes.

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L’île de Pâques, c’est un joyau de la nature sauvage, un domaine des dieux recélant de grandes statues mystérieuses (les moais) datant de plus de 500 ans.

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La révolte des insulaires

Le week-end dernier, un petit groupe de pascuans a bloqué la piste d’atterrissage pour protester contre l’afflux grandissant de touristes et le manque de règlementation concernant l’installation de chilien et d’étrangers sur l’île.
Selon les habitants de l’île, ces mouvements mettent en péril l’écosystème fragile et le patrimoine de l’île, et contribuent aussi à une hausse de la délinquance.
Ils  réclament la mise en place d’un quota  pour réguler les flux de touristes, travailleurs ou résidents, comme sur le modèle  mis en place aux îles Galapagos (Equateur).

 

 

 

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Un équilibre difficile à trouver !

Il est important pour la survie de ce peuple (déjà très souvent menacé par le passé) de trouver un juste équilibre entre la fréquentation d’étrangers et l’environnement de l’île.
C’est toujours la même question qui revient : les insulaires commencent à se demander si le prix à payer pour leur nouvelle richesse touristique n’est pas trop élevé, sur le plan social et psychologique, comme sur celui de l’environnement.

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Les impacts du tourisme

Pendant notre périple, nous avions été choqué de voir qu’à Luang Prabang (ville du Laos classée au Patrimoine Mondial de l’UNESCO), le rituel ancestral des moines (aumône matinale) étaient remis en cause par la fréquentation et le comportement excessif de certains touristes.

Il est vrai que le tourisme a déjà fait des ravages à différents endroits du globe (Machu Pichu au Pérou, site de Pamukale en Turquie, Aya Napa en Chypre…).

Malheureusement, ces phénomènes devraient s’accentuer au cours de ces prochaines années car le tourisme mondial (malgré un léger ralentissement) devrait continuer sa croissance pour atteindre selon les prévisions 1,6 milliards de touristes dans le monde en 2020 contre 900 millions environ aujourd’hui.

L’apparition du tourisme durable dont l’objectif est de trouver le juste équilibre entre le développement touristique d’une région, les aspirations économiques des locaux et la préservation de l’environnement est souvent un leurre. Cette approche très large est utilisée par certains voyagistes comme un argument de vente sans réelle valeur ajoutée.

De plus, les effets pervers du tourisme de masse sont nombreux et concernent l’ensemble des sites touristiques : les impacts socioculturels et environnementaux qu’il entraîne peuvent remettre en cause les ressources sur lesquelles il repose…

Un rêve éveillé !

L’idéal, l’utopie pour un monde meilleur serait que les peuples racines réinvestissent les lieux sacrés. On verrait ainsi, les indiens mayas reprendre possession de Palenque, les incas réinvestir le Machu Pichu et les khmers se réapproprier le site d’Angkor.

Parallèlement, on assisterait à une forte diminution de la fréquentation du tourisme de masse.

A l’inverse, on assiste aujourd’hui à des mesures timides (interdiction de l’accès des pyramides au Mexique, …) ou inexistantes (ex : non limitation des visiteurs au Machu Pichu 2000 visiteurs par jours contre 800 recommandés par l’UNESCO) qui consistent à mettre des sparadraps pour continuer à nourrir l’industrie mondiale du tourisme

Alors soyons réaliste et à notre échelle ayons les bons comportements lorsque nous sommes en territoire de nos Grands Frères : les peuples racines. Evitons la folklorisation, respectons les sites sacrés…
Faisons-nous le plus discret et fondons-nous dans les us et coutumes de ces peuples qui ont tant à nous apprendre…

Yala, en avant la nouvelle aventure…

2 Commentaires à “L’île de Pâques menacée par le tourisme !”

  1. BOCHEUX Jean-Pierre a envoyé:

    Souvent, lorsque l’on est seul on ne peut rien, unis nous pouvons déplacer des montagnes…

    Je suis de la nouvelle aventure…

    Amicalement,

    Jean-Pierre

  2. Le Mustango a envoyé:

    Et oui, le leurre du tourisme durable est évident surtout lorsqu’il est pratiqué par l’industrie du tourisme de masse… C’est comme le bio….
    Mais que faire… Chaque peuple s’autodétruit en “vendant” ses richesses… comme le travailleur se licencie en produisant des produits ou des machines pour le remplacer … et là il y a un travail de fond important à faire…
    Alors que faire dans ce monde d’exclusion et de profit … ralentir au maximum la situation pour la (les) générations futures…
    Il y a toujours de l’espoir lorsqu’on est en vie… et chaque petite lutte gagnée doit faire partie de l’engagement de chaque individu qui refuse ce système qui détruit notre planète et la survie des peuples.

    Amitiés à tous et marchez doucement la terre est sacrée …